
Un mot de Louise DesChâtelets
Je suis bien placée par ma fonction de courriériste au journal de Montréal, pour affirmer à quel point les besoins sont immenses et les recours beaucoup plus rares, quand on cherche vers qui se tourner pour obtenir du soutien quand on est proche-aidante ou proche-aidant d’une personne en fin de vie. D’où l’importance du rôle joué par la Fondation Jacques-Bouchard auprès des Québécoises et des Québécois qui la sollicitent.
Le célèbre chansonnier français Georges Brassens disait dans une de ses compositions « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente ». J’imagine qu’il voulait dire ici « mourir le plus tard possible ». Mais qu’elle survienne tôt ou tard, on sait tous que la mort reste un passage difficile, autant pour la personne qui s’en va que pour ce ses proches qui l’accompagnent vers un ailleurs inconnu mais inéluctable.
Cette ultime marche vers l’au-delà commande le plus grand respect de la part des proches. Et quelle meilleure façon d’y parvenir que de lui permettre de mourir chez-soi, entouré des siens et dans la paix. C’est au final : la paix du cœur dans la tourmente du corps!
Louise DesChâtelets, 20 septembre 2018
Un mot de Pascale Bussières
Il me fait très plaisir d’être avec vous pour la troisième année consécutive…D’abord parce que j’embrasse la cause que la fondation supporte depuis maintenant 11 ans en offrant des services complémentaires au CLSC pour les soins palliatifs à domicile. Et parce que je veux à mon tour supporter à ma façon,, bien modestement le travail incroyable que Caroline accomplie au sein de l’organisme qu’elle a mis sur pied. Cette femme, portée par quelque chose de plus grand qu’elle-même donne tout son temps et toute son énergie au réconfort de milliers de bénéficiaires année après année.
Merci Caroline.
Lundi après-midi j’étais au bord du lac avec mon chum et je réfléchissais à ma propre finalité, sachant que je m’en venais ici ce soir. Et dans cette merveilleuse lumière de fin de journée automnale, le visage caressé par les derniers rayons chauds, je me suis dis que c’est exactement comme ça que j’aimerais finir le voyage.
Je me souhaite ça et je vous souhaite tous ça.
Je voudrais aussi profiter de ce moment pour faire un petit hommage à un grand homme de théâtre qui était aussi un ami très proche de Jacques et Caroline et qui a soutenu la fondation jusqu’à la fin de sa vie.
Albert Millaire nous a quitté le 15 Août dernier au terme d’une immense carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Pendant plus de soixante ans, il nous a fait le don de son exceptionnel talent d’Acteur en plus de prendre la direction artistique de plusieurs théâtre dont entre autre le TNM et de signer de nombreuses mise en scène.
J’ai eu le grand bonheur et l’immense privillège de partager la scène avec lui dans « Les sorcières de Salem » dirigé par Lorraine Pintal en 1999. Il en avait lui même fait la mise en scène 20 ans auparavent.
La jeune actrice que j’étais à l’époque fut pétrifiée d’Admiration pour ce maître incontesté des planches, si charismatique, si totalement investit, l’incarnation même de l’acteur absolu.
Mon père qui a fréquenté le Collège l’Assomption en même temps qu’Albert m’A souvent fait la confession qu’il était très impressionné par le tragédien, amoureux de la langue et féru des grands classiques. Mon père aura voulu suivre ses traces et aura partagé lui aussi la scène avec le grand Albert, au collège classique, il y a plus de 60 ans. Albert avait un large spectre. Il pouvait passer de Tartuffe à Saliéri, D’Iberville à Wilfrid Laurier, de Shakesepare au téléromans, de Corneille à Patrick Sénécal….Jusqu’au Cœur à ses Raisons…
Lorraine Pintal dira de lui qu’il avait tout pour jouer et qu’il a tout joué…
C’était un être charismatique, une tête forte. Il aimait cuisiner, rassembler, discuter et débattre , Un académicien mais aussi un homme d’avant-garde.
Il était depuis toujours un grand ami de Jacques et Caroline et son implication au sein de la fondation fut inestimable.
Albert Millaire s’est éteint paisiblement à la maison, entouré des siens, dans la dignité, comme il l’aurait souhaité.
Salut Albert.